Aujourd’hui, Petit Bonheur a décidé de vous parler de Tristan, autiste Asperger. Un amour de jeune garçon, qui ne souffre que d’une chose: le fait de ne pas avoir d’amis. Attristée par la situation d’isolement de son fils, Audrey a décidé de lui prouver qu’il avait tort et qu’il existe des personnes bienveillantes et amicales. A défaut d’avoir des amis physiques, il pourrait avoir des amis virtuels!
La maman, d’une humilité et d’un courage incroyable, a décidé de nous contacter pour nous parler de son initiative.
Voici le témoignage d’Audrey.
Je suis maman de 3 enfants dont Tristan qui aura 12 ans le 31 octobre prochain.
Notre parcours a été très compliqué et difficile par le passé, mais encore aujourd’hui c’est un parcours tellement dur… En tant que maman je me sens parfois démuni et bien seule.
Tristan était un bébé calme et adorable les ennuis pour nous ont réellement commencés a la rentrée en école maternelle. Nous étions sans cesse convoqués par la maîtresse. Elle nous disait que Tristan était « dans sa bulle » qu’il n’allait pas vers les autres enfants et qu’il était difficile pour lui de rester en place, sur sa chaise .
Le seul moyen qu’elle avait trouvé, la punition. Elle le punissait beaucoup trop à mon goût…
A partir de là, l’école fait voir mon fils par la psychologue scolaire. Je venais tout juste de me séparer du papa alors selon la psychologue scolaire mon fils se comportait de la sorte « à cause de la séparation avec son papa « … Ce jour-là, je suis repartie remplie par la culpabilité.
Je décide de l’emmener voir une psychologue dans le privé. Et, elle aussi, me confirme la théorie de la psychologue scolaire…
A cette époque là, Tristan fait crises sur crises dès que nous sommes dans un lieu public, son comportement est « inadapté » en société, ce qui nous vaut des regards lourds et pesants de la part des gens, des critiques de la part d’inconnus et même de la famille.
Je culpabilisais encore plus et j’ai fini par me demander si le problème n’est pas de moi.
Les années passent. Tristan a 6 ans. Je craque lors d’une consultation chez mon médecin traitant et lui raconte tout: la maladresse de Tristan, son comportement en société, le rejet de la part de ses camarades de classe et de l’école, ses crises, sa passion extrême pour la pêche et le fait qu’il ne s’intéresse à aucun jouet d’un enfant de son âge (sauf quand il y a un rapport avec la pêche).
Mon médecin me demande alors de voir Tristan et là, pour la première fois, un médecin posait ses mots sur l’état de mon fils: il suspectait le syndrome d’Asperger.
Tristan avait pourtant un pédiatre, qui ne m’avait jamais parlé de cela…
À ce moment là, j’étais à la fois anéantie et soulagée. Tout s’enclenche: il nous envoie rencontrer une pédopsychiatre de sa connaissance, qui elle-même met en place une prise en charge pendant un an, par une éducatrice spécialisée.
Un an après le pré diagnostic, le syndrome d’asperger est confirmé pour Tristan.
Où j’habite, dans le Tarn, les prises en charges recommandées sont très minimes.
Cela ne suffit malheureusement pas à Tristan de voir une éducatrice une fois par semaine et une psychométricienne. Je n’ai d’ailleurs pas les moyens de lui payer un suivi en ergothérapie, alors qu’il en aurait besoin pour progresser.
A l’école, c’est très dur pour lui. Pas intellectuellement parlant, mais dans les interactions avec ses camarades. Il se fait rejeter , harceler et j’en passe…
Actuellement, il est en 5 eme et c’est bien pire que jamais: il en souffre. Les coups se perpétuent, le rejet et les insultes.
Le collège n’agit pas pour arrêter tout cela mais essaie plutôt d’étouffer l’affaire et de l’exclure lui, au lieu de sensibiliser les enfants et les parents! Ce qui fait qu’à l’heure actuelle, l’équipe éducative lui a enlevé les après midi de cours.
La situation est telle qu’un parent d’élève a écrit en public sur l’entrée du collège une lettre douloureuse pour moi et mon fils, où elle exprime le fait que Tristan n’est pas le bien venu dans la classe, qu’il n’est pas à sa place et appelle à tous les parents à se mobiliser pour qu’il n’y soit plus…
L’être humain peut être tellement cruel… Mon fils est actuellement est dans un état déplorable et il est complètement démoralisé alors j’ai eu l’idée de lui créer une page sur Facebook « Bon anniversaire Tristan ! » Je veux lui prouver que les personnes bienveillantes, ça existe!
Pour soutenir Tristan et lui souhaiter un bon anniversaire lundi prochain: suivez sa page ICI
Vous pouvez aussi nous écrire à Association PETIT BONHEUR, 1 rue d’Oseille, 51100 REIMS. Nous lui enverrons tous vos mots doux!